La nouvelle scène française, en mode shuffle
Nous faire découvrir la nouvelle scène musicale de l'hexagone, tel est le pari de Nico Prat et de l'émission Monte Le Son avec ce documentaire diffusé lundi dernier sur France 4. Le Plakart a aimé, Plakart vous explique pourquoi il faut le (re)voir... De la musique à la télé, ce n'est pas bien nouveau (de l'Ecole des Fans à Alcaline en passant par Taratata ou la Nouvelle Star)... Alors pourquoi parler de ce documentaire ? Ben oui, pourquoi parler de quelque chose qui est vieux comme le monde (de la télé) ? Tout d'abord parce que ce sont de vrais nouveaux groupes. Ça aurait pu être un docu présentant des groupes déjà bien connus du milieu et ayant déjà fait leurs armes sur les différentes scènes du pays. On aurait pu nous présenter, une énième fois, des Hyphen Hyphen ou des Popopopops : des groupes pas forcément très connus du grand public mais qui ne sont pas non plus nés hier et n'ont plus à faire leurs preuves (NA : Non pas que ces groupes ne soient pas intéressants, bien au contraire, mais quand on prétend présenter la « nouvelle scène française » il faut réellement aller chercher les jeunes et nouveaux artistes). Ouais, ça aurait pu... Mais ça n'a pas été le cas puisque les groupes présentés sont des nouvelles pousses qui n'ont pas encore sorti d'album.
Ensuite parce que, pour une fois, le journaliste et animateur ne se pose pas en messie. Nombreuses sont les émissions qui montrent comme la production est trop gentille d'accueillir et de parler d'artistes peu connus parce que, vous comprenez, on n'a pas les mêmes valeurs, etc. La nouvelle scène française, en mode shuffle ne tombe pas dans ce travers et, au contraire, va à la rencontre de ces différents groupes/musiciens/labels chez eux afin de mieux les connaître, le tout avec un réel enthousiasme. Un autre point positif est le fait que l'on ne se contente pas d'aller voir seulement les groupes des grandes villes comme Lyon, Lille ou Toulouse. Non, on va aussi se promener du côté de Saintes ou Trouville, par exemple. Histoire de prouver que l'on fait aussi de la musique en-dehors des mégalopoles en France. Diversité géographique donc, mais également diversité des genres musicaux. De la folk douce de Ladybug and The Wolf à Saint-Etienne au hiphop du collectif caennais de COEFF en passant par le rock rageur de Bison Bisou à Lille, il y en a pour tous les goûts. Le documentaire ne se cantonne pas à la découverte d'une seule scène musicale précise et préfère montrer le côté éclectique de la musique en France.
Qui dit découverte musicale de qualité dit parfois programme réservé aux spécialistes... Mais ce n'est pas le cas ici. Ce n'est pas un format obscur fait par et pour des « connaisseurs » qui emploient des grands mots et des références hyper pointues. En effet, on y découvre cette nouvelle scène de façon légère et simple. Tout cela rend le documentaire accessible à un maximum de gens tout en restant dans la qualité. A ce stade de l'article, si vous hésitez encore à voir La nouvelle scène française, en mode shuffle on va avoir du mal à vous convaincre. Mais bon, abattons notre dernière carte en espérant que ça fonctionne. Donc, pourquoi le regarder ? Et bien parce que Nico Prat, tout simplement. Alors oui, c'est son premier doc télé. Mais il ne sort pas de nulle part non plus. Bien au contraire, journaliste pour différents médias et animateur au Mouv', il s'efforce, depuis quelques années déjà de faire connaître les jeunes pousses de la scène musicale française. Nul doute qu'il a joué un rôle non négligeable dans l'émergence de groupes et artistes comme Lescop, Aline ou encore Pendentif. Le monsieur s'y connaît en nouvelle scène mais ne se repose pas pour autant sur ses lauriers et cherche, encore une fois, à découvrir et à faire découvrir de jeunes talents de qualité. Bref, l'arrivée de ce documentaire sur les écrans de nos salons prouve bien que, oui, on peut parler et présenter de jeunes artistes français à la télé sans avoir besoin de tête d'affiche reflétant les goûts - plus ou moins douteux - de la production plus qu'autre chose... Et c'est pas trop tôt.