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“I need a dollar"

L’argent est comme souvent dans tous les domaines tabous. Mais, quand on parle d’ART c’est presque un préjudice que de faire le rapport entre les deux. C’est pour cela que nous allons en parler ! Et oui, quand l’argent est mis en relation avec l’art, on a tendance à voir les œuvres comme des marchandises… Cependant le jour où vous verrez une œuvre à Super Vu ! Faites moi signe ! En attendant découvrons ensemble comment se faire des thunes pour faire de l’art.

D’entrée de jeu parlons de ce constat que l’art peut être vu comme une marchandise ! (Ce qui est un tort !). Une marchandise est par essence un produit à vendre ou à acheter, mais l’œuvre, même si elle peut être achetée ou vendue, n’a pas uniquement cette finalité et a une qualité moins usuelle. Petite comparaison : achèteriez-vous une œuvre comme vous achèteriez une banane ? Non ! Parce que la banane est éphémère elle est ici un produit de consommation. Alors que l’œuvre, même si elle n’est pas vitale comme la banane, elle n’en reste pas moins nécessaire à l’homme dans son éducation du goût et de sa faculté de juger.

Il a fallu que Monet peigne la tamise de Londres sous le brouillard pour que l’homme redécouvre la poésie du brouillard et sa beauté, car il ne le voyait plus, devenu banal… L’art fait ressentir le sensible, c’est à travers les œuvres d’art que l’on peut connaître l’expérience esthétique… Néanmoins, quand votre expérience esthétique vous coûte entre 258 et 310… millions de dollars ! Là il y a de quoi réfléchir ! Pour info, c’est le prix qu’a payé la famille royale du Qatar en 2011 pour l’œuvre de Paul Cézanne intitulé « les joueurs de cartes ». C’est la cote estimée de notre petit peintre d’Aix-en-Provence… Mais n’est-il pas abusé que d’envoyer loin de son pays ou plutôt de son histoire cette œuvre ? On ne s’attardera pas sur cette question de l’internationalisation ni même de la mondialisation de l’art, qui pourtant a son intérêt, puisqu’avant tout, nous nous attacherons à parler biznezz.

S’il est plutôt mal perçu de mélanger art et finances, comment les artistes peuvent-ils payer leurs matériaux s’ils ne vendent rien ? Comment les musées peuvent-ils acquérir de nouvelles œuvres sans argent ? Oui l’art a besoin de fric pour montrer sa valeur ! C’est ainsi que de nombreuses façons de gagner du pognon se sont créées. Car même s’il y a toujours eu des mécènes ou « les amis des musées » cela ne suffit plus !

Différentes actions de financement…

A la soupe ! Pas la soupe populaire, ici on parle d’un concept assez atypique de micro-financement lancé aux Etats-Unis et nommé Soup in Detroit. Le principe est simple vous payez 5 dollars pour avoir le droit a une soupe, du pain et un vote ! Oui un vote, car lors de ces dîners, pendant votre repas différents intervenants font l’exposé de leur projet artistique. Le vote c’est la cerise sur le gâteau ! Une fois avoir vu passer différents intervenants, c’est vous qui décidez quel projet vous soutiendrez. Et ça, en vous servant de votre cerise (le vote !). Manger, faire des rencontres et surtout faire votre bonne action de la journée, voilà ce que propose cette Soup à Detroit ! Vos 5 dollars seront confiés au projet élu afin qu’il se réalise… Les américains ont vraiment l’art et la manière de vous prendre de l’argent avec le sourire !

Un autre modèle de financement… un peu moins élégant

C’est la méthode choisie par le Musée des Beaux Arts de Rennes avec la participation de Rennes métropole qui assomme la ville d’une magnifique publicité ! Quoi ? Une affiche d’un saint dans le besoin ! (c’est vrai que jusqu’ici rien de très étonnant, ce n’est pas une publicité pour la Croix Rouge mais pour le mécénat d’une nouvelle acquisition du musée). Même l’art fait la quête maintenant ! Et au musée des beaux arts de Rennes on a de l’ambition ; en voulant acquérir un tableau de Jusepe Libera. Un tableau nommé « Saint Jude Thaddée » qui reflète le ténébrisme et qui n’est pas sans rappeler la peinture caravagesque. Rappelons que chaque année le Musée des Beaux Arts de Rennes dispose d’un budget pour les acquisitions d’environ 145 000 euros… Le prix de cette œuvre est de 300 000 euros mais l’État (et d’autres organismes publics) financent 250 000 euros donc si vous savez calculer il nous reste 50 000 euros à trouver ! Et où le musée va-t-il chercher cette somme ? Chez vous ! Ils ont crée le « Fonds de dotation du Musée des beaux arts de Rennes » qui collecte les dons faits au musée… Et en ce moment c’est la mode de créer des fonds, surtout depuis l’initiative du Louvre en 2009. Un bon point : ce fond est externalisé, la ville de Rennes n’a donc aucun regard dessus. Mais son statut est plutôt particulier entre celui d’une association et celui d’une fondation…

En n’y regardant de plus près, rien de très novateur là-dedans ! Et ce fond est vraiment là comme complément occasionnel qui met au passage mal à l’aise la société des amis du musée… En conclusion, soyez citoyen ! Donnez des sous ! Sinon le Musée des Beaux arts de Rennes se tapera la honte ! Ne pas pouvoir présenter une collection qui fasse la gloire de la région, c’est pas terrible… Et puis en donnant vous aurez des compensations, si vous payez des impôts, le don sera déductible et si toutefois vous êtes entrepreneur vous aurez des avantages fiscaux ! Enfin, si vous n’êtes personne voilà l’occasion de redorer votre blason ! Faites un don, on mettra votre nom sur la liste des donateurs et vous serez convié au gratin mondain Rennais lors de la présentation de l’œuvre ! Elle est pas belle la vie !

Voilà, vous êtes donc prêt à donner vos sous ou encore suivre ces idées de financement (et même d’autres) pour demander des sous aux autres !

« Trois choses sont absolument nécessaires : premièrement de l’argent, secondement de l’argent, troisièmement de l’argent ». (Jean-Jacques Trivulce).

Hoppy Wine ?

c'est qui ?

Morgane amoureuse de la bière, je travaille en tant que responsable de communication pour une brasserie artisanale.

Passionnée d'art et beerloveuse je m'amuse en créant des photos étonnantes :)

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