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Un musée nommé désir...

Mesdames et messieurs bienvenue à bord de la rubrique art des Oreilles de Jankev, à destination de la galerie de la méditerranée du MuCEM ! MuCEM c’est quoi, on vous dit tout. Récit.

Pour bien commencer, précisons que le MuCEM n’est autre que l’abréviation de « Musée des civilisations de l’Europe et de la méditerranée », un nom à rallonge plutôt indigeste pour un musée que l’on attendait en France depuis presque treize ans !


Treize ans d’attente ! Retour dans le temps : fin 2000, la Ministre de la Culture et de la Communication, Madame Tasca Catherine annonçait la création de ce musée hors norme. En 2004, une nouvelle info est lâchée : Rudy Ricciotti, lauréats du concours d’architecture, présente les premières images de ce que sera le bâtiment. Puis, en 2005 on lui donnera son petit nom : MuCEM. On confiera en décembre 2011 la muséographie et la Galerie de la Méditerranée au studio Adeline Rispal et petit à petit les travaux de gros œuvres se terminent jusqu’à la naissance du bébé. Tout le monde à Marseille attend l’arrivée de ce nouveau né : le 7 juin 2013 le colosse ouvre enfin ses portes. [Joke] Le MuCEM est bel et bien un musée ! Pas une nouvelle marque de muesli ! Pour le déguster, il vous faudra quatre heures ! Et probablement plus pour le digérer. En effet le J4 (le bâtiment emblématique conçu par Rudy Ricciotti) ne compte pas moins de 15 000 m² dont 3 700 alloués aux espaces d’exposition. Les quatre heures sont donc largement justifiées. J’opte alors pour la visite de la galerie de la Méditerranée (permanente) pour étancher ma soif de connaissance de la civilisation marseillaise et de ces origines méditerranéennes…


Un désir de connaissance qui s’estompe peu à peu une fois arrivée devant le bâtiment Impensable autrement, vous vous interrogerez forcément sur cette architecture à la fois novatrice mais aussi et surtout dérangeante par sa prestance et son teint grisâtre. D’ailleurs, on trouve difficilement le lien entre ce site magnifique de la sortie du vieux port de Marseille et le J4… Ce carré de 72 mètres de coté semble avoir chacune de ses faces différentes. Un procédé réalisé grâce à un revêtement qui n’est pas sans rappeler un moucharabieh qui lui donne une petite touche méditerranéenne (heureusement !). Autre chose sympathique, il arrive parfois que le cube du J4 puisse faire « miroiter » la méditerranée, ce qui lui permet alors de mieux s’intégrer dans son environnement (pas évident vu la taille). Frappante, l’architecture extérieur tranche par sa modernité, et ses ouvertures lui donne une transparence tant sur la mer et le port que sur le fort (voisin du J4). Un ravissement pour les amateurs de paysages. L’intérieur du bâtit est quant à lui plus moderne mais son revêtement en béton le rend malheureusement si austère que cette exaltation du gris pourra à lui seul vous mettre le moral dans les chaussettes… Juste ce qu’il faut pour patienter le temps de faire la queue pour la galerie de la Méditerranée. Alors, la vous languissez, vous imaginez déjà l’exposition qu’on va vous montrer. Vous supposez y voir les échanges qui ont pu être fait entre les différentes civilisations, leur mœurs et surtout celle dont vous ne connaissez pas l’existence, mais la galerie va vous offrir une tout autre visite…

Là, tel un tramway mon désir s’en est allé… Une magnifique déambulation commence alors. (Je n’ai moi-même pas compris par quel sens et comment circuler…). Aussi je continue cette escapade en voulant dénicher quelques choses qui ne sera pas de l’ordre du cliché méditerranéen, et là je tombe sur une vidéo. Étrange, dans ce musée on trouve plein de vidéos explicatives, comme si c’était le « musée audiovisuel méditerranéen ». J’espère qu’ils ne nous prennent pas pour des idiots… Parce que cette vidéo montre la recette des olives concassées marinées ! On se demande alors pourquoi être allé jusqu’ici quand la recette est donnée sur toutes les cartes postales de la ville… Par chance, en m’éloignant je trouve enfin quelque chose de différent ! Des pains d’épices et autres pâtisseries folkloriques aussi bien travaillées que des sculptures. Voilà enfin de l’art, quelque chose fait avec les mains, quelques choses de parfois jolies, et qui vous donne une folle envie de dévorer du pain d’épice en sortant ! Autre chose : la galerie est séparée en deux ! Pratique quand vous vous êtes déjà perdu dans la première ! Alors allons nous perdre dans cette deuxième partie où vous passerez plus de temps à chercher entrées et sorties… Parce que vous êtes guidées par des couloirs de draps blancs disposés d’une façon telle que même Indiana Jones ne retrouverai pas sa route, vous passerez votre temps à foncer dans un nombre incalculable de culs de sac. Votre chemin retrouvé, vous vous retrouvez face à tout un bazar sur Jérusalem puis sur la cité athénienne et son architecture. De nombreux support vous guiderons dans un apprentissage rapide de l’architecture. Outre une admirable maquette on vous offre aussi une visite 3D de la Rome antique ! Cette fois ci on vous prend au sérieux en vous montrant des outils pédagogique de qualité et issus des dernières recherches en termes d’archéologie. Finalement, le MuCEM semble plus au point dans les nouvelles technologies et l’architecture que dans la scénographie et la cohérence des différentes pièces de la galerie de la méditerranée.

Pain d’épice calabrais en forme de mouton


Petit exemple d’incohérence de pièces : quand on voit une projection des ressacs de la mer et une maquette de bateau tout va bien. Mais quand on lève les yeux (au même endroit évidemment) on tombe nez à nez avec des sculptures contemporaines (ici des têtes alignées) et, si on recule d’un pas on tombe sur un bout du mur de Berlin… Là, ça déraille un peu.


– Conclusion : vous embarquerez dans ce musée enthousiaste comme en départ de vacances. Mais vous aurez assez vite l’impression de vous êtes trompé de gare, surtout quand vous vous apercevrez comme certains aspect de cette galerie de la Méditerranée peuvent dérailler.

– Ce qui vous attend : un musée aux nombreuses promesses, ou votre désir sera parfois lésé comme de vulgaires bagages, cependant n’arrêtez pas votre chemin ici, continuez plutôt le périple vers les salles d’expositions temporaires.

Hoppy Wine ?

c'est qui ?

Morgane amoureuse de la bière, je travaille en tant que responsable de communication pour une brasserie artisanale.

Passionnée d'art et beerloveuse je m'amuse en créant des photos étonnantes :)

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