La BD érotique
Aujourd’hui, avec cette nouvelle ère numérique, tout le monde se branle sur Xhamster, Youteub , Youporn, Youjizz et j’en passe… Mais qu’est-ce qui peut bien vous attirer là dedans ? Vous trouvez vraiment ça excitant cet amas d’images plus trash les unes que les autres qui ne font ressortir aucun frisson ? On dirait plutôt des documentaires animaliers ou le lion a un string en cuir et les lionnes des bas et des « buttplug ». N’avez-vous jamais lu les écrits du Marquis de Sade ?
Lui, il sait vous dire les choses crues, des choses bien plus dégoûtantes que vos petits pornos, mais de façon si détournée et romancée qu’il ne fera qu’une bouchée de votre excitation. D’ailleurs, il sera parfois de bon conseil pour vous : « Adressez-vous plutôt aux passions qu'aux vertus quand vous voudrez persuader une femme ». La passion ? Ah, oui, désolé, c’est vrai qu’il n’illustre pas ce mot dans les pornos. En revanche, mettez-vous à la lecture de « La philosophie dans le boudoir » du Marquis de Sade, « Les onze mille verges » ou encore « Les exploits d’un jeune Don Juan », tous deux de Guillaume Apollinaire. Ces livres se trouveront bientôt sur votre table de chevet car ils appellent à la passion, à la pulsion mais surtout à votre imaginaire, et vous vous ferez un plaisir de vous mettre dans la peau du personnage dont vous aimerez subir les châtiments. Malgré les sentiments et les tourments de ces livres, ils restèrent très peu connus puisqu’ils ne plaisaient pas à la bienséance de Madame l’Église et de Monsieur La Bonne Société. Ils étaient donc publiés en cachette puis passés sous le manteau. Cependant, ces chefs d’œuvres vous demanderont des efforts. Ils ne se laissent pas saisir ainsi, surtout si vous vous êtes habitué au scénario des pornos qui sont aussi travaillé qu’une blague de Toto. Nous allons donc procéder en douceur pour vous redonner le goût de l’imaginaire et des VRAIS scénarios…Afin de vous préparer à la lecture de ces chefs d’œuvres, parlons d’un art un peu plus populaire : le 9ème Art, à savoir la Bande Dessinée.
Mais pas n’importe laquelle, la bande dessinée érotique. Celle qui est cachée, celle que vous ne trouverez pas en grande surface aux cotés d’Astérix et Obélix chez les Pictes, elle aussi souvent vendue sous le manteau et interdite dès son apparition. Ils ont alors voulu nous la cacher, nous la faire oublier en maudissant tous les auteurs de ces chefs d’œuvres… Cependant, il est temps aujourd’hui de découvrir ou redécouvrir les chefs d’œuvres de la Bande Dessinée. C’est pour ça que nous vous offrons une petite sélection et nous commencerons avec « Passion à Notre-Dame » de Phénix pour les amoureux des beaux seins, euh de dessins… Puis la célèbre Bande Dessinée « 110 pillules » de Magnus pour ceux qui veulent de l’orientalisme et un peu plus d’érotisme. Et nous finirions par quelque chose de plus trash pour vous, petits et petites coquines qui tapez dans votre moteur de recherche « gang bang, grosse bite, sodo… ». Enfin, vous allez comprendre avec « Sylvie, l’esclave sexuelle » de Morgan Bruce. Ces dessinateurs et scénaristes sont à l’érotisme ce que 2 girls 1 cup est au pathétique !
« Passion à Notre-Dame » a été créé par un dessinateur talentueux aux dessins très travaillés qui a transformé la jolie Esméralda de Disney ou de Victor Hugo, selon vos références, en fantasme. En effet, jamais elle n’a eut d’aussi gros seins ou de si belles hanches qui vous crient « Prends moi ! ». Quasimodo, l’horreur absolue, réveillera les amatrices et amateurs de sexe ENORMISSIME ! Ici, pas de fanfreluches, vous ne serez pas partagé entre le fait de comprendre l’histoire et de vous délecter des attraits des personnages. En effet, aucune bulle ne pourra vous sortir de la bulle fantasmagorique des dessins de cette Bande-Dessinée. Espérons que vous saurez apprécier l’histoire de Notre-Dame revisitée par Phénix où Phoebus est loin d’être un preux chevalier et où Esméralda ne gagne pas son pain en faisant la manche et qui vous séduira à coup dur, ou à coup sur…Pas encore convaincu du pouvoir bandant de la BD pour adulte ?
Très bien, passons alors à Magnus et ses « 110 pilules ». Quand on pense que l’homme qui se cache derrière Magnus aurait pu s’arrêter à travailler dans la publicité, ça aurait été bien triste. Car aujourd’hui, c’est l’un des meilleurs dessinateurs et scénaristes italiens, et c’est en 1986 qu’il le confirme avec le chef d’œuvre de l’érotisme, « 110 pilules ». Que sont alors ces fameuses pilules ? C’est encore mieux que le viagra. En effet, ces pilules augmentent la force sexuelle… Intéressant, n’est-ce pas ? Cependant, il ne faut prendre qu’une pilule à la fois et ce à chaque nouvelle lune seulement. Évidemment, notre très cher libertin Hsi-Men Cheng ne va pas respecter cette règle et va commencer un périlleux parcours dans tout son harem. Cette fois-ci, le noir et blanc est à l’honneur et rajoute de l’érotisme aux dessins si purs et en même temps si travaillés. Une histoire fascinante qui vous transportera à la découverte de Lotus d’or, Tige de Jade, Tournesol et tant d’autres femmes qui vous dévoileront leurs charmes, leurs tempéraments de feu.
Maintenant, passons à quelque chose de plus dur, de plus sale, avec Morgan Bruce, un dessinateur et scénariste FRANÇAIS ! Un trait net et réaliste qui donne froid dans le dos. Sylvie parait trop commune, elle pourrait être la fille que vous croisez au supermarché ou au parc, et pourtant son histoire cache une terrible perversité. Sylvie aurait pu en effet s’appeler Sophie pour tous ses malheurs. Loin des deux première BD, celle-ci vous montre le sexe de façon très crue. Amateurs de sensations fortes, vous ne serez pas déçus ! Là aussi, vous retrouverez le noir et blanc qui participe plus à la froideur des misères sexuelles dont est affligé Sylvie, cette jeune et jolie esclave sexuelle. Les images entraînent le lecteur dans une passion vicieuse et perverse. Une bande dessinée glaçante qui vous brûlera les doigts. Au passage, pour ceux qui seraient friands de notre petite Sylvie, sachez qu’il y a un deuxième volet…
J’espère que ces images vous mettront en appétit et que ces histoires vous tenteront afin de vous décoller un peu de ces films pornographiques qui, je l’avoue, peuvent parfois être bien faits. Cependant, ils ne sont rien à coté de cet art où l’artiste vous retransmet avec son trait sa vision d’une femme, d’un homme, et nous montre une histoire des plus chaudes ! Cependant, attention à ne pas finir comme Sylvie, bande de coquins et coquines. Car comme le disait le Marquis de Sade, « L'érotisme est un pouvoir sexuel sans bornes, illimité, démesuré. Il faut le craindre. »